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Urna di vetro
Ho provato a seppellirmi, per un poco,
dietro la porta, seduto tra le ante
della piccola bussola. –
tutta la botanica del creato
– di là dai vetri, è ridotta a un vialetto
con una quercia, i cedri,
e due emerocallidi.
I godimenti di una volta,
quando l’organismo era me stesso
secondo il desiderio – tutta la materia, credo,
vibri così, trascorsa dalla vita,
anche gli antri aridi dei vulcani, quando fuoriescono
le lave che si consolidano, e che s’imponga sempre la giovinezza
per i canalicoli seminali.
Come può darsi
che uno come me, senza castità,
possa un giorno salire sino a un eremo,
distaccarsi in preghiera, esalarsi di sera
se non nel maggio, trascinando con sé un’intera foresta
e la volatile polvere dei suoi profumi,
che apre le bocche dappertutto
per nutrimento, per amore?
Questa è un’urna di vetro – ma all’esterno
le generazioni metodiche delle ombre
si spostano, e un tepore penetra il legno,
dà sussulti, scotimenti, moti
d’atomi:
e anche le parole sono fiato, soglia dell’audiogramma,
energia-materia
che rientra nell’eterno.
Pier Luigi Bacchini
(da Contemplazioni meccaniche e pneumatiche, 2005) Mondadori
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Urne de verre
J’ai essayé de m’enterrer, pour un temps,
derrière la porte, assis entre les battants
de la mince antichambre —
toute la botanique de la création
— par delà les vitres, se réduit à une allée
avec un chêne, des cèdres,
et deux belles de jour.
Toutes les jouissances d’autrefois,
quand j’étais mon corps dans
l’obéissance du désir — toute la matière, il me semble,
qu’elle vibre ainsi, coulée de la vie,
y compris le ventre aride des volcans, quand s’en échappent
les laves bientôt durcies, et que la jeunesse toujours s’impose
par les canalicules séminifères.
Comme il n’est pas impossible
que quelqu’un tel que moi, ignorant la chasteté,
puisse un jour se hisser jusqu’au désert de l’ermite,
s’abîmer en prière, expirer dans le soir
si ce n’est au printemps, traînant derrière soi une pleine forêt
et l’évanescence poudrée de ses parfums,
qui partout ouvre les bouches
pour se repaître, pour aimer ?
Celle-ci est une urne de verre — mais au-dehors
les générations des ombres se meuvent
méthodiquement, une tiédeur pénètre le bois,
prodigue ses sursauts, secousses et remuements
d’atomes :
alors, même les paroles sont de souffle, seuil d’un audiogramme
énergie-matière
repoussé vers l’éternité.
Pier Luigi Bacchini
Traduction Valérie Brantôme, 2017
Extrait de Contemplazioni meccaniche e pneumatiche
(Contemplations mécaniques et pneumatiques) Mondadori, 2005